Défibrillateur - Encore trop de freins dus au manque d'éducation

A l’occasion d’un symposium tenu à Chicago début novembre 2018, l’American Heart Association, AHA, vient de publier, entre autres travaux destinés au corps médical, deux études sur les effets bénéfiques de l’implantation de DAE dans l’espace public couplés à la pratique immédiate du massage cardiaque. https://newsroom.heart.org/news/public-aeds-cost-effective-for-saving-lives-improving-cardiac-arrest-outcomes?preview=1d4f https://www.eurekalert.org/pub_releases/2018-11/aha-pac102618.php

L’AHA est l’American Heart Association, équivalent nord américain de la Fédération Française de Cardiologie.

Pour ceux qui ne le savent pas (encore), les DAE sont les Défibrillateurs Automatisés Externes…

DAE : l’importance vitale du respect de la chaîne de survie

Faut-il le rappeler, sans appel immédiat des urgences et sans pratique, une fois un diagnostique d’arrêt cardiaque effectué du massage cardiaque, le défibrillateur perd une immense partie de son utilité. A moins que le défibrillateur soit à portée de vue, il ne faut en aucun cas abandonner une victime pour aller chercher l’appareil et perdre ainsi un temps parfois vital.
A mots couverts, l’AHA va dans le sens des entreprises apportant des solutions complètes pour intervenir en cas d’arrêt cardiaque. https://restenvie.com/produit/defibrillateur-lifepak-cr-offre-complete

Acheter un défibrillateur est hélas insuffisant pour se protéger. L’équipement coûte relativement cher et sans formation, sans localisation facile, sans communication répétée auprès de population insuffisamment formées au secourisme, l’investissement peut se révéler totalement vain.

Chaque année, 360 000 arrêts cardiaques aux Etats Unis, 45 000 en France

Chaque année, aux Etats-Unis quelques 360 00 arrêts cardiaques surviennent aux Etats-Unis, 45 à 50000 en France. Aux Etats-Unis, 12% des victimes sont sauvées contre moins de 7 % en France. La pratique du massage cardiaque et l’utilisation très rapide d’un défibrillateur permettent de multiplier le taux de survie. Avant 2007 en France et le déploiement progressif de défibrillateurs accessibles librement par « toute personne non médecin », ce taux se situait entre 2 et 3%.

Ces deux études, sur les défibrillateurs automatiques externes (DAE), implantés dans l’espace public, confirment, s’il fallait en douter leurs réels bénéfices tant en termes de santé publique et, ce qui est nouveau de coût.

Un bénéfice en termes de survie

Une première recherche, menée au Japon , s’attache à quantifier les bénéfices médicaux des défibrillateurs installés dans l’espace public. Sur les 1 743 patients étudiés qui ont eu des arrêts cardiaques hors hôpital et enregistrés comme tels sur les registres de l’hôpital d’Osaka , 336 (19,3 %) ont été pris en charge avant l’arrivée des secours avec un DAE. Près de 30 % de ces patients ont survécu au-delà d’un mois avec un état neurologique favorable, contre 9,7 % pour les patients qui n’avaient pas bénéficié d’une intervention avant les secours.

50 000 Dollars, le coût d’une année de vie supplémentaire

Le coût d’une année de vie de qualité pour une victime d’arrêt cardiaque est de 50 000 dollars
Un autre bénéfice, économique celui-là, a été mesuré par une étude américaine. Selon les auteurs, même dans les lieux où les arrêts cardiaques sont moins fréquents, la présence de défibrillateurs est bénéfique. « Le coût des DAE publics, pour gagner une année de vie de qualité, était d’environ 50 000 dollars, un coût généralement considéré comme raisonnable », notent les auteurs. https://newsroom.heart.org/news/public-aeds-cost-effective-for-saving-lives-improving-cardiac-arrest-outcomes?preview=b6dd

Le coût des défibrillateurs est très similaire en Europe et aux Etats-Unis. Une différence peut exister avec la présence en Europe d’équipement de fabrication et d’origines douteuses. Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration effectue des contrôles beaucoup plus poussés à la fois sur la fabrication des appareils et sur le bon état du parc. En Europe, les dispositions légales sont beaucoup plus vagues. Ainsi plusieurs marques « exotiques » circulent, sans aucune garantie autre qu’un droit de commercialisation concédé par l’UE.

Il faut plus de défibrillateurs

A l’occasion de ce congrès, l’American Heart Association recommande très fortement de placer des défibrillateurs dans les enceintes sportives, le lieux publics, les immeubles de bureaux, les cabinets médicaux ou encore les centres commerciaux. Lorsque c’est le cas, l’AHA recommande aussi que soit mis en place un programme par lequel  :
– Les détenteurs informent les services d’urgence de la présence dans leur établissement d’un défibrillateur
– Une autorité médicale s’assure de la qualité de l’équipement et de son suivi
– Les secouristes sont régulièrement formés à la pratique du massage cardiaque.

En France, une législation en cours d’élaboration sur l’obligation des ERP à s’équiper d’un défibrillateur

Au moment où, en France, le Conseil d’Etat planche sur les décrets d’application de la loi du 28 juin 2018 portant sur l’obligation de certains Etablissements Recevant du Public (ERP), il est tout à f ait souhaitable qu’il s’inspire de ces travaux ainsi que de ceux révélés à l’occasion du symposium organisé par l’Association pour le Recensement et la Localisation des Défibrillateurs (http://arlod.fr) en mai 2018 au Ministère de la Santé.

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L’utilité sans cesse confirmée des défibrillateurs dans l’espace publique (et d'une organisation minimale)
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