Fibrillation, défibrillation, défibrillateur, défibrillateur entièrement automatique, défibrillateur semi automatique, sont inconnus de beaucoup d’entre nous. Cet article reprend les différentes définitions. Il liste les avantages et faiblesses des deux modèles de défibrillateurs grand-public.

Qu’est-ce qu’un défibrillateur semi-automatique?

Selon le dictionnaire, http://dictionnaire.doctissimo.fr/definition-defibrillateur.htm le défibrillateur est un appareil permettant de rétablir par un choc électrique un rythme cardiaque normal. On utilise le défibrillateur lorsque se produit un arrêt cardiaque.  des fibrillations (contractions rapides et désordonnées des fibres du coeur) ou pour traiter une tachycardie ventriculaire (accélération du rythme cardiaque née dans le ventricule). 

En France, chaque année, entre 45 et 50000 personnes sont victimes d’arrêt cardiaque. Sans réaction appropriée, les chances de survie sont presque nulles. Avec un minimum d’organisation et l’apport très rapide d’un défibrillateur, elles montent à plus de 60%.

Qu’est-ce que la fibrillation ?

La fibrillation est un trouble du rythme cardiaque ou une arythmie. Elle se manifeste sous la forme d’une désorganisation complète de l’activité électrique des ventricules. Elle a comme conséquence immédiate la perte de toute contraction cardiaque efficace. Sans contraction cardiaque efficace, le sang n’est plus pompé et les fonctions vitales désactivées. C’est la raison pour laquelle la victime d’une fibrillation s’écroule immédiatement. Son activité musculaire cesse complètement.

Le seul traitement à ce stade est le choc électrique externe (avec un défibrillateur externe) ou interne si le patient est porteur d’un défibrillateur implantable.

Causes possibles de la fibrillation

La fibrillation est souvent la conséquence d’une pathologie cardiaque. Cette pathologie est, la plupart du temps , coronarienne,. Elle traduit une atteinte importante des artères coronaires responsable d’une ischémie (souffrance d’un organe ou d’un tissu). Il  y a une absence d’oxygène pour assurer les besoins du cœur.  D’autres pathologies cardiaques peuvent en être responsables : insuffisance cardiaque ou troubles du rythme spécifique c’est-à-dire des anomalies ou malformations de la structure cardiaque. Elle peut aussi être causée par des facteurs externes :  consommation excessive de tabac et d’alcool, surpoids, choc physique ou émotionnelle, noyade ou électrocution. En d’autres termes, à cause du mode de vie les artères se bouchent. Souvent, un infarctus est diagnostiqué.

Conséquences immédiates

Le cœur continue à battre mais avec une intensité très faible et des mouvements saccadés. Ces mouvements sont insuffisants à faire circuler le sang dans l’organisme. Cette situation dure environ 10 minutes après lesquelles, si rien n’est fait, l’arrêt du cœur est complet, définitif, sans possibilité de le réactiver.

 

Un exemple de défibrillation

Pour bien comprendre la manifestation physique d’une fibrillation, il suffit de comparer trois électrocardiogrammes. Le premier, celui d’un individu dont le cœur bat régulièrement, est régulier. On voit très bien des pics qui repréentent les battemetns cardiaques. Il sont très marqués, pour prendre une expression imagée, ce sont des montagnes. Dans le second cas, il s’agit d’une ligne plate. Pas besoin de vous faire un dessin ! L’individu dont le cœur ne bat plus du tout a un électrogramme complètement plat. Dans ce cas, seul le massage cardiaque peut lui permettre de repartir, soit dans une activité régulière, soit de passer en fibrillation ventriculaire.

La troisième alternative est celle de la fibrillation. Sur l’électrocardiogramme, on voit très bien que le cœur ne bat par régulièrement. L’intensité du battement est très faible et le mouvement saccadé.

défibrillateur semi-automatique - Restenvie

Le défibrillateur choque et le cœur repart à un rythme régulier. La victime a été sauvée.

 

A quoi sert un défibrillateur ?

Le principe du défibrillateur est simple : c’est un ordinateur relié par une paire d’électrodes placées de chaque côté du cœur de la victime d’un supposé arrêt cardiaque. Il peut en effet y avoir une erreur de diagnostique. Par les électrodes transitent des informations sur le battement cardiaque qui permettent au programme de lire un électrocardiogramme. (voir photo).

Selon cet électrocardiogramme, le programme va décider ou non d’envoyer un choc électrique pour le faire repartir à un rythme régulier. Toutes les deux minutes, le défibrillateur va demander à son utilisateur de s’écarter. Il va analyser le rythme cardiaque puis décider ou non d’envoyer un choc électrique.

Si le défibrillateur décide de choquer, il demande immédiatement après de pratiquer le massage cardiaque pendant 2 minutes.

Si le cœur bat à un rythme régulier, le défibrillateur demande à l’utilisateur de s’écarter. Il ne faut plus toucher la victime.

Si le défibrillateur ne perçoit aucun battement cardiaque, il demande à l’utilisateur de pratiquer le massage cardiaque. Dans certains cas, la seule pratique du massage cardiaque peut être suffisante à faire repartir le cœur ou le faire passer à un état de fibrillation.

Attention ! Ces trois cas (fibrillation, arrêt total ou battement régulier) peuvent s’intercaler. Ce n’est pas parce qu’une victime a été défibrillée qu’elle ne refera pas quelques minutes plus tard, un arrêt cardiaque. Les électrodes doivent être laissée sur la victime jusqu’à l’arrivée des urgences.

LES DEFIBRILLATEURS  ENTIEREMENT ET LES DÉFIBRILLATEURS SEMI-AUTOMATIQUE (DEA ET DSA)

Dans la famille des DAE (défibrillateur automatisé externe), on distingue les défibrillateurs Entièrement et semi-Automatiques (DEA ou DA) et les défibrillateurs Semi Automatiques (DSA).

Les DAE sont donc à la fois les défibrillateurs entièrement automatiques DEA et les défibrillateurs Semi-Automatiques. Pour être encore plus schématique :

DAE = DEA ou DSAdéfibrillateur semi-automatique - DAE - Restenvie

1)      Définition des Sigles et initiales

  1. a) DAE

Vous pourrez constater que fleurissent actuellement de plus en plus de panneaux et de coffrets “DAE”. Ces objets contiennent en blanc sur un fond vert le terme DAE. DAE est le terme générique pour le défibrillateur. DAE signifie Défibrillateur Automatique (ou automatisé) Externe. (DAE). Les DAE désignent les défibrillateurs  utilisables par le grand public. Ce sont les « non médecins » dans lesquels sont inclus toutes les personnes de santé qui n’ont pas un titre de docteur en médecine.

  1. b) DEFIBRILLATEUR INTERNE ET IMPLATANBLE

Les défibrillateurs sont externes car ils se trouvent à l’extérieur du corps. Le terme est utilisé en opposition aux défibrillateurs implantables ou externes implantés lors d’une intervention chirurgicale

  1. c) DEFIBRILLATEUR AUTOMATISE OU AUTOMATIQUE

Les défibrillateurs sont automatiques lorsque l’appareil délivre un choc sans aucune intervention de l’utilisateur. L’ordinateur lit l’électrocardiogramme et l’analyse. Selon ce qu’il lit, il prend la décision de choquer ou non, demande à l’utilisateur ou non de pratiquer la réanimation cardio pulmonaire (massage cardiaque et bouche à bouche).

  1. d) LE DEFIBRILLATEUR NON AUTOMATISE OU MANUEL

Si le défibrillateur n’est pas automatique, il est manuel. L’utilisation d’un défibrillateur manuel est exclusivement réservée aux docteurs en médecine. Le défibrillateur manuel est un instrument qui permet de lire l’électrocardiogramme et de prendre la décision de choquer ou non. Le médecin a aussi le choix de l’intensité du choc qui est réglable. Cette intensité se mesure en joules. Le défibrillateur manuel est un équipement beaucoup plus coûteux qu’un défibrillateur automatisé. Il existe des défibrillateurs lourds destinés aux salles d’opération. Il en existe des plus légers qui sont intégrés aux véhicules des services d’urgence. S’il n’y a pas de médecin dans l’équipe d’intervention les personnels, infirmiers ou pompiers, sont obligés de mettre le défibrillateur en mode semi-automatique.

2)     Contexte légal

Lorsqu’en 2007 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000278696&dateTexte=&categorieLien=id , un décret a permis l’utilisation par toute personne non médecin des défibrillateurs, il n’y avait pratiquement que des défibrillateurs semi-automatiques ou DSA. La proportion était tellement importante que la plupart des moniteurs de secourisme n’employaient que le mot DSA à la place de DAE ou des défibrillateurs. Il y avait souvent une différence de prix significative chez la plupart des fabricants. Depuis, la proportion s’est inversée. L’immense majorité des défibrillateurs distribués sont désormais entièrement automatiques ou DEA.

Entre DEA et DSA, les différences sont minimes par rapport à l’enjeu d’une vie, et elles n’affectent la pratique des urgences de terrain que de manière marginale .Le législateur a décidé de ne pas dissocier le défibrillateur entièrement et semi-automatique. A priori, il n’y a aucune raison que cela arrive un jour.

RESUME

Une fois que les électrodes ont été collées sur la poitrine nue du patient et que le rythme cardiaque ait été analysé :

–         Le défibrillateur entièrement automatique avertit l’utilisateur que le choc va être délivré.

–         Le défibrillateur semi-automatique demande à l’utilisateur d’appuyer sur le bouton de choc qui le plus souvent s’allume ou clignote afin de déclencher le choc.

QUE CHOISIR ENTRE UN DEFIBRILLATEUR ENTIEREMENT ET SEMI AUTOMATIQUE ?

Défibrillateur semi-automatique DSA signaletique - Restenvie
Le défibrillateur semi automatique peut être indiqué en tant que tel

En d’autres mots, le DEA et le DSA fonctionnent exactement de la même manière dans leurs caractéristiques techniques et dans leur présentation à l’exception de la présence sur les DSA d’un bouton de choc.

Avec le défibrillateur semi-automatique vous devrez appuyer sur ce bouton afin de choquer après que le défibrillateur vous l’ait demandé.  Mais, mis à part dans les cas d’utilisateurs expérimentés (en général les pompiers et autres volontaires d’association de secourisme) ou d’environnement très conducteur d’électricité (eau ou plateforme métallique), ou encore de présence d’ondes ou de risques d’explosion, ce n’est pas à l’utilisateur de faire ce travail et il devez pouvoir se fier à la qualité du défibrillateur afin de ne commettre aucune erreur.

A tête reposée, appuyer sur un bouton semble extrêmement simple. En cas de stress intense, la prise de décision peut faire perdre un temps crucial.

C’est la raison pour laquelle la plupart des défibrillateurs accessibles au public sont désormais entièrement automatiques. Ils permettent d’évacuer une partie du stress de la situation en étant sûr de prendre la bonne décision à tous les coups.

ARGUMENTS POUR LE DEA

Les défenseurs du DEA argumentent que leur appareil est préférable dans un milieu bruyant car le secouriste risque de ne pas percevoir l’ordre qui lui est donné par la voix de synthèse. Pour éviter cela, certains appareils sont dotés aussi de voyants ou d’afficheurs répétant l’ordre mais cela suppose que le secouriste soit attentif à de nombreuses informations tandis qu’il se trouve dans une situation inhabituelle et stressante.

En effet, le DEA élimine le fait de devoir appuyer sur un bouton qui peut être, dans les circonstances de stress de l’intervention, un frein psychologique et une source d’hésitation et d’erreur dans le sauvetage. Intervenir sur un arrêt cardiaque revient à lutter contre le temps. Chaque seconde compte et la réussite d’une intervention peut dans certains cas s’avérer basée sur quelques secondes gagnées pendant le processus.

ARGUMENTS POUR LE DSA

Les partisans du DSA indiquent quant à eux qu’il autorise le secouriste à choisir l’opportunité de la délivrance du choc, ce qui lui permet de veiller auparavant aux bonnes conditions d’application (pas de masse métallique, pas de personne à proximité). Enfin, le laps de temps s’écoulant entre l’analyse et la délivrance du choc, ainsi que l’intensité de celui-ci, peut différer entre DEA et DSA. Des études étrangères contradictoires sont avancées par les fabricants à ce sujet. Notez que certains appareils permettent de choisir le mode de fonctionnement DSA ou DEA.

De manière simplifiée, on peut dire que les défibrillateurs semi-automatiques permettent de garder la maîtrise du geste médical. Le sauveteur va décider lui-même quand envoyer le choc en contrôlant les circonstances (pas de contact avec un tiers ou avec un élément conducteur) et l’instant.
Cela convient généralement bien aux équipes de secours ou aux personnels formés qui travailleront ainsi à leur rythme sur la victime sans crainte d’être interrompus à un moment inopportun de leur sauvetage par le défibrillateur. Le DSA est aussi mieux adapté aux environnements conducteurs d’électricité : piscines, plages, usines avec de grandes plateformes métalliques.

A l’inverse si une action volontaire du sauveteur comme appuyer sur un bouton s’impose à lui, il peut mieux prendre en compte les conditions de sécurité dans lesquelles il se trouve et les éventuels dangers auxquels il peut être exposé.

Un certain nombre de professionnels des urgences, pompiers et infirmiers préfèrent le DSA et le recommandent. Pourquoi pas. Il n’y a pas de réponse absolue.

DES POSSIBILITES D’ERREUR AVEC LE DSA

Il existe une possibilité d’erreur de manipulation sur certains appareils. L’erreur parait énorme à tête reposée mais il ne faut jamais oublier que l’utilisation du défibrillateur se fait dans une situation de stress poussée au paroxysme. Le témoin peut être paralysé par la peur et le stress. Appuyer sur un bouton peut s’avérer être encore plus stressant et le témoin peut perdre quelques secondes potentiellement fondamentales avant d’appuyer. Pire, il existe des défibrillateurs dont le bouton marche/arrêt se trouve juste à côté du bouton de choc. Le témoin peut faire l’erreur d’appuyer sur le mauvais bouton et éteindre le défibrillateur. Cela est déjà arrivé, rarement, exceptionnellement mais suffisamment de fois pour ne pas vouloir donner aux utilisateurs la possibilité de la commettre.

Le choix doit donc se faire surtout en fonction des conditions d’utilisation prévisibles, l’important étant qu’un novice sache mettre en œuvre l’appareil rapidement.

Conclusion :

Pour le « grand public », les deux produits, Défibrillateur Entièrement Automatique (DEA) et défibrillateur Semi Automatique (DSA) peuvent être préconisés. Il n’y a pas de principe de fonctionnement meilleur que l’autre. Même si cette question est toujours la première que l’on se pose, n’oubliez pas qu’il existe bien d’autres critères de choix importants pour comparer et sélectionner un appareil.  Si le défibrillateur entièrement automatique semble mieux adapté pour un usage grand public, le DSA aide le secouriste à mieux maîtriser son environnement.

 

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Défibrillateur entièrement ou semi automatique, que choisir ?
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Pour beaucoup de novices en secourisme, l'une des informations retenues est celle de l'existence de défibrillateur entièrement et semi automatiques. Cet article permet de les éclairer sur le sujet après être revenu sur le fonctionnement du défibrillateur en général.
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